Le syndrome d’épuisement professionnel  se présente sous plusieurs formes. Si subtile qu’il est souvent difficile à diagnostiquer et  assimilé à du surmenage . Avant  donc de vous parler de prévention ou de traitement, nous vous rappelons quelques  éléments pour reconnaître un Burn out . Lire aussi https://travailetdroits.com/le-burn-out-enfin-reconnu-comme-maladie-par-loms/

Les symptômes du burn-out se ressentent tant au niveau physique qu’au niveau moral et émotionnel.

Symptômes liés à l’épuisement physique :

  • perte d’appétit ou au contraire prise de poids ;
  • perte du sommeil ;
  • douleurs musculaires ;
  • maux de tête ;
  • fatigue intense ;
  • baisse de l’immunité entraînant de fréquentes infections.

Symptômes liés à un épuisement moral et émotionnel :

  • sentiment d’impuissance entamant la confiance en soi ;
  • irritabilité et anxiété;
  • sentiment d’échec permanent, dévalorisation ;
  • impression d’être isolé du reste du monde ;
  • perte de motivation pour les activités plaisantes en temps normal ;
  • incapacité à visualiser un avenir positif.

Ces symptômes ( qui ne sont pas exhaustifs) peuvent induire des comportements de fuite. Notamment, une position de retrait par rapport aux autres allant jusqu’à l’évitement des responsabilités professionnelles. Également de la prise excessive d’alcools ou  de la prise de drogues pour faire face . Ou à l’inverse des comportements d’agressivité envers l’entourage.

Si l’épuisement professionnel est maintenant très fréquent dans nos sociétés, ce n’est pas un hasard. Les valeurs de performance et de productivité ainsi que la quête du profit sont omniprésentes. Sur le plan individuel, il est donc important de rechercher l’équilibre entre la vie professionnelle, la vie familiale et la vie personnelle. Cette démarche appartient à chaque travailleur, même si les problèmes d’organisation du travail sont une responsabilité partagée avec l’employeur et les collègues.

L’équilibre entre la vie professionnelle, la vie familiale et la vie personnelle : le repos et la déconnection.

En Côte d’Ivoire, les chanteurs zouglous disent : « on travaille pour payer mouton. On ne travaille pas pour devenir mouton ».  Une vérité sacrée du monde du travail à respecter.

Si la législation du travail prévoit une durée hebdomadaire de travail de quarante (40) heures pour le secteur moderne, ce n’est pas fortuit. Cette durée va jusqu’à cinquante-six (56) heures pour le gardiennage et le travail domestique.

Ce qu’il convient de retenir est le principe de la limitation de la durée hebdomadaire de travail partout dans le monde. Il est par ailleurs impératif d’avoir un repos hebdomadaire d’au moins vingt-quatre heures. Bien plus, notre législation prévoit des congés annuels.

Tous ces aménagements ne sont pas des libéralités mais des droits sur lesquels le travailleur ne saurait transiger. Ce temps permet de se reposer et se déconnecter du travail afin de gérer sa vie familiale et personnelle.

De grâce, que les heures excessives de travail, des semaines, des mois et des années sans repos ne soient pas la norme. Il est vrai qu’avec internet et les réseaux sociaux, on travaille partout mais il faut quand même mettre des limites.

Comment prévenir le burn out ?

En plus de cette recommandation de base, il faut :

  1. Bien s’entourer et discuter avec ses proches des difficultés vécues au travail afin de se sentir soutenu. Le soutien social serait le meilleur tampon contre le stress chronique.
  2. Être à l’écoute des symptômes physiques et psychologiques liés au burn-out.
  3. Engager des discussions avec ses collègues et son supérieur sur l’organisation du travail. Tenter de trouver des changements profitables pour tous.
  4. En collaboration avec l’employeur, tenter de fixer des objectifs plus réalistes et plus gratifiants.
  5. Dresser une liste des tâches prioritaires à accomplir, ce qui aide à mieux gérer son temps. Pour aider à déterminer les priorités, donner à chaque tâche un degré d’importance et d’urgence.
  6. Apprendre à dire NON de temps en temps.
  7. Connaître le temps requis pour chacune des tâches à accomplir.
  8. Apprendre à déléguer.
  9. Prendre le temps de réfléchir avant de se plonger dans un travail. Bien préciser l’objectif et évaluer les divers moyens pour y parvenir.
  10. Profiter de son heure de déjeuner ou de pause, dans la mesure du possible, pour « décrocher ».
  11. Entre chaque heure de travail, prendre 5 minutes pour se changer les idées : écouter de la musique, méditer, faire des étirements, etc.
  12. Attention de ne pas devenir esclave de la technologie : le téléphone portable et Internet peuvent rendre les personnes accessibles 24 heures sur 24. Offrir des heures de disponibilité à son employeur et tenter de s’y limiter.
  13. Échanger des trucs et des expériences entre collègues. Dans le cas des travailleurs autonomes, se créer un réseau de contacts avec d’autres personnes dans la même situation.
  14. Faire l’examen de ses habitudes de vie. Certaines peuvent contribuer au stress, comme une grande consommation d’excitants (café, thé, sucre, alcool, chocolat, boissons gazeuses). L’exercice physique, quant à lui, peut donner un bon coup de main pour prévenir ou réduire le stress, tout en facilitant le sommeil. Les experts recommandent 30 minutes d’exercice physique, 5 fois par semaine. Se maintenir en bonne santé physique a un effet positif sur la santé psychologique.
  15. Se réserver du temps pour soi, sa famille, ses loisirs, etc.

Que faire en cas de burn-out ?

Ceux qui constatent le burn-out c’est le plus souvent les collègues, les supérieurs hiérarchiques, la famille. Cet entourage immédiat doit tirer la sonnette d’alarme et comme pour toute maladie, conduire le malade vers un médecin du travail de préférence. Cela insinue que le corps médical du travail soit outillé à prendre en charge le malade.

L’entourage doit aussi jouer le premier rôle de soutien psychologique et social.

Le repos que permet le congé de maladie est essentiel puisque les réserves d’énergie sont à plat chez les victimes d’épuisement professionnel. Cependant, il est insuffisant pour régler le problème et éviter les rechutes. En effet, le repos ne guérit pas le burnout. Il faut aussi mettre en branle de réels changements pour retrouver un sentiment de contrôle sur sa vie . Il peut s’agir du milieu de travail, du mode de vie, du sens accordé au travail, des façons d’être moins atteint par des sources de stress, etc.

La solution passe donc aussi par le changement.

Mais avant d’amorcer des changements, on doit prendre conscience des raisons qui ont mené à l’épuisement. Pour ce faire, la consultation d’un psychologue du travail ou d’un psychothérapeute dûment formé peut être d’une aide précieuse. Il s’agit de découvrir ce qui cause du stress et de trouver des solutions pour s’y attaquer.

Lorsque, dans un milieu de travail, plusieurs personnes sont touchées par l’épuisement professionnel, un psychologue du travail (psychologue organisationnel) ou un spécialiste en gestion des ressources humaines peut aider à faire les changements nécessaires qui rendront l’environnement de travail plus sain pour tous.

Au moment de la reprise du travail, discuter avec son employeur afin de trouver une situation convenable. Un retour progressif peut être de mise, de même qu’un suivi par un médecin. De plus, discuter avec son employeur des aménagements possibles à l’organisation du travail avant de s’y replonger.

Comme pour la plupart des maladies, mieux vaut prévenir que guérir surtout que notre corps médical n’est pas encore parfaitement préparé à soigner le burn out. Chacun doit par conséquent suivre les quelques conseils de prévention que nous avons découvert pour vous à travers nos lectures.

Et souvenons-nous que le cimetière est bondé de « personnes indispensables ».

A la semaine prochaine

Ulrich DJE

Administrateur Principal du Travail et des Lois Sociales

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